Jardin de givre
Voyager, admirer la nature et s'exprimer.
Jardin de givre
Voyager, admirer la nature et s'exprimer.
Une coccinelle vrombit près d’une fenêtre sur la rue des Érables. Elle tente de se faufiler à l’intérieur pour passer l’hiver entre les craques du parquet ou dans la poussière du grenier. Étrangère d’Asie, elle s’est fait une place dans notre réalité nordique en utilisant nos maisons comme havre durant la saison froide.
Ce sont les jours qui raccourcissent qui lui ont mis la puce à l’oreille, l’obscurité progresse, l’hiver vient, il est temps de se mettre à l’abri. Une fois à l’intérieur, elle ralentira graduellement ses mouvements jusqu’à l’atteinte d’une parfaite immobilité, un état de latence entre le sommeil et la mort. Un long rêve peuplé de pucerons dodus qui grouillent sur des pommiers, du vent de mai qui caresse les élytres et de l’air rempli de phéromones qui titillent les antennes.
Des feuilles s’envolent dans le sillage des véhicules qui tournent sur la rue Bolduc, les souvenirs de l’été flottent sur le ciment réchauffé par cette dernière journée de beau temps.
Nous aussi ont se prépare à ralentir et à demeurer niché entre les murs de nos appartements dans la chaleur électrique de nos calorifères. En attendant le réveil de ces petits coléoptères picotés qui partagent nos foyers.
22/10/2024