Jardin de givre
Voyager, admirer la nature et s'exprimer.
La glace chante en écho sur l’horizon du lac Massawippi, une série de déflagrations, les songes d’un géant endormi.
De minuscules banquises s’échelonnent sous les thuyas qui recouvrent la rive de leur long bras aux feuilles écailleuses. Quelques traces de Cerf de Virginie ornent la mince couche de neige sous les arbres, en les suivant on arrive sur la scène figée d’un repas, quelques branches arrachées, une douce odeur de résine. Certains s’activent, même dans les grands froids. La dormance n’est pas pour tous.
En longeant une petite falaise sur le rivage, on aperçoit une œuvre d’art : des mains de glaces qui tendent leurs doigts pétrifiés vers le sol, éprise de gravité, l’eau est demeurée figée dans une ultime requête de délivrance.
Mélange d’effroi et d’admiration envers ces forces qui façonnent au hasard et composent des formes reconnaissables.
Message aux artistes : il n’est pas nécessaire d’avoir l’intention pour faire jaillir l’émotion.
Des variations géologiques d’un simple agencement de roche voisinant un lac de l’Estrie engendrent un ruissellement dirigé qui permet à l’eau de s’écouler et geler en place, formant ainsi des structures saisissantes.
Rien n’était prévu et pourtant…
28/01/2025
