Jardin de givre
Voyager, admirer la nature et s'exprimer.
Jardin de givre
Voyager, admirer la nature et s'exprimer.
La fleur du saule est nommée chaton, ce nom provient probablement du fait que cette inflorescence est aussi douce que la fourrure des bébés félins.
Près des plans d’eau, on les voit s’ouvrir très tôt au mois d’avril, souvent avant la floraison des autres plantes à fleur. Les petites boules duveteuses prennent de l’avance sur la belle saison, confiante dans le retour de la chaleur.
Comme de fait, ceci est lié à leur mode de pollinisation de choix; le vent. Les saules sont des espèces dites anémophiles, c’est donc le vent qui va porter les gamètes mâles (le pollen) vers les gamètes femelles (ovule).
Lorsque qu’ils se développent, les chatons mâles deviennent de véritables pompons porteurs de pollen jaune éclatant. Il suffit d’une bourrasque et l’on voit les particules s’envoler vers leur destinée végétale.
En début mai, le gel au sol est habituellement terminé, l’on commence donc à voir les insectes qui s’affairent partout. Les saules deviennent alors des auberges et les chatons des chambres confortables pour fourmis et coléoptères.
En restant près d’un jeune saule pendant quelques temps, on peut observer le fonctionnement de cet établissement à invertébrés. Des fourmis aux thorax couvert de poudre jaune explorent les involucres en quête de leur pitance, des coléoptères aux antennes en virgule grignotent de minuscules pompons, une araignée aux minces pattes tricote sa toile pour les malchanceux de passage.
Et si l’on s’en approche d’un peu trop près, nos vêtements se retrouvent eux aussi saupoudrés de jaune, une empreinte discrète, souvenir de notre passage à l’auberge du saule.
06/05/2025